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Ma vie, mon oeuvre, mes rhumatismes
26 avril 2014

Merci merci à celles et ceux qui nous ont rejoint. Voilà la suite. Bonne lecture.

...suite...

 

 

5

 

Ma chambre est équipée d’un poste de télévision, aussi l’ai-je allumé et, tout en vaquant à mes occupations, j’ai écouté les nouvelles. Pour l’instant il n’est pas question d’un cadavre retrouvé dans le fossé tout près de Wannacut. C’est rassurant, en tout cas je l’espère. Ça me donne un peu de latitude pour envisager la suite des opérations.

A côté du Motel y a un magasin où l’on peut trouver à peu près n’importe quoi, pourvu qu’on ne soit pas trop difficile. On peut aussi y bouffer des trucs sur le pouce mais j’ai préféré emporter dans ma chambre de quoi manger et boire – de l’eau en bouteille, - et de la bière pour ne pas attirer l’attention. Dans nos contrées, un type qui boit de l’eau est forcément suspect. On se méfie de lui, on le scrute sous tous les angles et on photographie sa bobine. Pas bon pour moi. Pour la bouteille d’eau j’ai prétendu que j’avais des médicaments à prendre, bien que le type à la caisse ne me demandait rien. J’aurais peut-être mieux fait de ne rien dire, il va se souvenir de moi. Bon, on ne peut pas toujours être au top et c’est la première fois que je suis en cavale, je n’ai pas l’habitude. Doucement, pas de parano, il passe du monde dans ces boutiques, je suis juste un client parmi d’autres et pas forcément le plus remarquable malgré ma couleur de peau.

J’ai également fait l’acquisition d’un sac de voyage dans lequel j’ai transféré le fric de la mallette. Elle est trop luxueuse, trop voyante. Et puis j’ai lu No Country for Old men, ce formidable bouquin de Cormack Mc Carty et je craignais qu’il y ait un bidule électronique planqué dans la mallette, qui permette de me repérer quand les gens à qui elle appartient auront appris que leur fric a disparu. C’est pourquoi j’ai inspecté soigneusement chaque liasse. Mais il n’y avait rien. J’ai hésité à m’acheter de nouvelles fringues sauf que je passerai mieux inaperçu habillé en pauvre type. Même sapé comme un milord j’ai rien du nègre qui a réussi. Il me manque l’aisance nécessaire, j’en suis conscient. La prestance, l’arrogance qui sied aux nantis, à ceux qui manient le fric depuis longtemps avec la même désinvolture qu’on allume une cigarette. Plus tard, quand je serai à Port-Cinglant, je m’habillerai mieux. Classe mais pas trop voyant non plus. Je n’ai pas envie de ressembler à un mac. La bagnole est encore un problème. Trop luxueuse. J’ai décidé de la planter là où je l’ai laissée, à l’écart du Motel, de façon qu’on ne me voit pas débarquer de ce paquebot. Peu avant d’arriver j’ai repéré une casse et je me suis dit qu’il y aurait peut-être des bagnoles en état de rouler à vendre. Je vais regretter la Pontiac, son confort et sa délicieuse odeur de cuir frais, mais la garder équivaudrait à me balader dans les locaux du FBI avec un panneau autour du cou : « ASSASSIN ». Et puis, à tout bien considérer, on se lasse vite du confort. C’est amusant juste au début. Après ça devient naturel et ça n’a plus le même intérêt ni la même saveur. Je n’ai pas encore connu ça à titre personnel, mais je crois que c’est sensiblement la même chose aussi pour les couples, pour ce que j’ai pu en juger. Un type court après une nana pendant des mois, se met en quatre pour la foutre dans son lit. Il balaie tout sur son passage, écarte ses concurrents, est prêt à tuer pour obtenir ce qu’il désire, défendre ce qu’il convoite. Il finit par l’épouser, mais c’est déjà trop tard, la lassitude s’est installée. La gonzesse qu’il trouvait si chouette n’a plus le moindre attrait et le jour du mariage il se saoule comme un porc avec ses copains, chante des chansons pornos, se comporte en réalité comme un porc, si bien que  la nuit de noces venue il n’a plus ni l’envie ni la force de l’honorer. Remarquez, vous parlez d’un honneur ! Elle ne perd pas grand-chose selon moi. Elle y gagne une journée – ou une nuit, comme vous voudrez. Ça paraît peu, mais si la fille avait un brin de jugeote, du sang-froid et un peu de courage, elle mettrait à profit ce temps pour réfléchir et foutre le camp avant qu’il soit trop tard, parce que s’il le faisait, ce qu’on appelle « l’honorer », ça serait quasiment un viol, si vous voulez mon avis, et qui prendrait plaisir à se faire violer ? Quelle femme y trouverait le moindre attrait, sinon dans les phantasmes des hommes... ?

 

*

 

Il y a encore des types sur cette terre qui n’ont pas compris que l’époque Kérouac était finie. Qu’il y avait plus rien à trouver sur cette voie. Peut-être même qu’il n’y a plus rien à chercher, qu’il n’y a jamais rien eu, qui sait ?

J’ai eu la chance de tomber sur l’un d’entre eux. Il possédait toute la panoplie : chemise colorée évoquant un paysage idyllique, bandana retenant une masse de cheveux qu’il devait laisser pousser depuis ses vingt ans – je dirais qu’il en avait 50 bien tassés – et qu’il n’avait sans doute pas lavés depuis cette époque. Ça devait grouiller de monde là-dedans ! Aussi me suis-je tenu à distance tout en prenant mollement part à la conversation qu’il entretenait pour l’essentiel. C’est qu’il en avait à raconter l’animal !

J’avais tenté de dormir, et laissé la télé en sourdine pour le cas où l’information que je redoutais vienne interrompre le programme, mais nada, ni information ni sommeil. J’avais pourtant besoin d’être en forme le lendemain matin pour envisager la journée avec sérénité. J’aurais besoin de toutes mes facultés mentales et quand j’ai mal ou peu dormi je me lève d’humeur massacrante et je ne suis plus capable de réfléchir avec calme, mes sens sont assoupis et mes réflexes émoussés. Et j’ai envie de profiter quand même au maximum de ma liberté, bien que je sache qu’elle ne durera pas et peut-être justement parce qu’elle ne durera pas. Ce qui est rare est précieux, et partant, doit être utilisé avec le plus grand soin.

Toujours est-il que plutôt que tourner en rond dans mon lit en me morfondant sur mon sommeil récalcitrant, je me suis relevé et suis allé m’accouder au comptoir du bar. La télé était allumée, de sorte que si ce que j’attendais se produisait, je ne l’ignorerais pas. Le programme était aussi débilitant que celui sur lequel je m’étais branché dans ma chambre. Un couple dévoilait au grand jour une partie peu reluisante de son intimité. La gonzesse expliquait qu’elle s’était torturée pendant des mois pour perdre bon nombre de kilos, tout ça pour espérer se faufiler dans une certaine tenue que son mari rêvait de lui voir porter. Et le connard en question de surenchérir en disant que si elle l’avait pas fait elle aurait mis leur couple en péril, que ça aurait signifié qu’elle l’aimait pas suffisamment. Y a des types, je vous jure ! On aurait dit une sorte d’orang-outan, il s’exprimait à peu près aussi bien, et quant à elle, j’ai pensé espèce de conne, arrache-lui les couilles et barre-toi avec un étalon, bouffe tout ce que t’as envie si tes kilos te gênent pas, toi ! J’ajoute qu’elle portait pour la circonstance évidemment, la tenue en question qui la faisait ressembler à une pute. Personne sur le plateau ne lui a fait la réflexion que c’était là l’image que son mari avait d’elle. Je me suis dit que j’avais bien eu raison de faire ce que j’avais fait, que ce Al que j’avais refroidi était bien le genre à exiger ça d’une femme et que c’était bon débarras. Du coup je me suis senti plus léger. Pas que je regrettais ni rien, mais quand même je me suis senti plus léger.

Le chevelu était lui aussi accoudé au comptoir, à téter un café. Moi j’avais pris une limonade. Il a dû voir que je soupirais devant tant de bêtise et a sauté sur l’occasion pour m’adresser la parole. Je ne pouvais prendre le risque de me faire repérer plus que je l’étais déjà, mais c’est sans compter sur l’opiniâtreté de ce genre d’individus. Ces types-là ne lâchent jamais leur proie une fois qu’ils l’ont ferrée.

En toute logique j’aurais dû me faire oublier dans ma chambre, mais c’est finalement mon imprudence qui a été ma chance. Le gars donc, s’est subrepticement rapproché. Il avait sans doute fait son temps dans l’infanterie ou quelque chose du genre, car il était maître dans l’art de progresser en douceur en terrain découvert – il n’y avait pas âme qui vive entre nous deux - à force de reptations, glissades, pas de côté, le tout sans avoir l’air d’y toucher, bavardant et commentant l’émission à voix haute, moulinant l’air avec ses bras pour étayer ses propos – par ailleurs justes et cohérents - des gestes adéquats, de sorte qu’il détournait mon attention sur le poste de télé et que chaque fois que je portais de nouveau mon regard dans sa direction, il avait gagné quelques dizaines de centimètres. Jusqu’à ce que son coude touchât le mien. Pour avoir si bien réduit à néant le vide entre nous, il devait être partisan de l’adage selon lequel la nature le tient en horreur.

Puisqu’il était là, il en a profité pour me demander si ce serait un effet de ma bonté que d’offrir un verre à un homme qui mourait littéralement de soif et qui pour comble avait le malheur d’être aussi fauché que les champs de maïs transgéniques alentour. Exactement en ces termes. C’était un hippie qui ne manquait ni de culot ni d’instruction, ni sans doute d’humour. L’une servant à faire passer les autres. Encore sa maîtrise de la circonvolution, de son art consommé des abordages délicats.

Refuser était m’exposer à l’intensification de sa logorrhée verbale, si bien que je l’ai fait servir – une bière. Bien sûr. Rien de mieux pour étancher la soif, mais aussi pour donner plus d’allant aux bavards. On tournait en rond sans que je voie mon problème se résoudre. Je ne pouvais pas me permettre un éclat et c’était comme s’il l’avait senti, bien que, ou en vertu du fait que je ne me montrais pas plus aimable que ça sans pour autant hausser la voix.

- Vous êtes au motel... ? il m’a demandé.

Quand on est noir on se méfie des gens qui ne vous tutoient pas d’emblée. Et quand on est noir et jeune encore plus. Alors j’ai pesé ma réponse.

- Hmm hmm, j’ai dit.

- Vous avez de la chance... moi, ce soir, je vais encore devoir me trouver un endroit pour dormir... quoi que j’y suis habitué, depuis le temps que je traîne ma carcasse sur les routes...

- Mmm, mmm... j’ai fait.

Il s’est quand même senti gêné et a bien attendu deux secondes avant de poser LA question à cent balles :

- Et vous allez dans quelle direction si c’est pas indiscret... ? Parce que vous pourriez me déposer... remarquez, qu’importe votre direction, elle sera la mienne, après tout je n’ai pas de but précis... Vous avez une voiture au moins... ?

Il a laissé planer un silence puis : « mais je suis bête, les gens qui dorment ici se baladent pas à pied, à part moi bien sûr...

C’est alors que j’ai eu l’idée. J’ai tourné la tête à droite à gauche, histoire de m’assurer que personne pouvait m’entendre et puis j’ai dit je crois que je vais pouvoir faire quelque chose pour toi. Ouais, je crois bien. Tu me rendras service et t’auras même droit à un ou deux billets en prime. Ça te va... ?

C’est marrant, je reprenais presque mot pour mots les paroles de Al. Je devais juste me garder de ne pas finir comme lui.

- Et qui je dois tuer pour ça... ? il a plaisanté comme s’il avait pénétré ma pensée.

- Déconne-pas avec ça, j’ai dit. Tuer un homme ça n’a rien de facile.

Il m’a jeté un regard plein d’effroi, ce qui a eu pour effet de faire disparaître pour un instant la fixité de ses yeux. Ce gars-là n’avait peut-être rien dans les poches pour se payer une bière ou une chambre de Motel, mais elles devaient déborder de marijuana :

- Hé ! tu veux pas dire que...

- Mais non, je m’amusais.

- Putain j’ai eu peur ! Ça m’a donné soif !

- C’est ma tournée, alors bois.

Il a pris une deuxième bière et j’ai repris une limonade.

- Une bagnole, ça t’intéresse... ?

- Comment ça, une bagnole ... ?

- Si un type te filait une bagnole, tu la prendrais... ?

- Ça dépend... Mais je connais pas un fou au monde pour me refiler une bagnole.

- Moi si...

- Tu me le présenteras... ?

- Tu l’as devant toi.

- Il a bu une bonne lampée, a roté puis :

- Et pourquoi tu ferais ça... ?

- Je te l’ai dit, ça me rendrait service.

- Pourquoi, tu l’as volée et tu sais pas comment t’en débarrasser... ?

- Pas exactement...

- Et on peut savoir ce que c’est, « exactement... ? »

- Ben en réalité je l’ai piquée au type qui m’a piqué ma gonzesse, tu vois. Une manière de vengeance quoi. Je voulais lui faire comprendre que dans la vie on peut pas agir impunément, d’une manière ou d’une autre on doit payer les conséquences de ses actes ( une belle connerie soit dit en passant, si l’on pense aux hommes politiques et aux marchands d’armes, pour ne citer qu’eux.)

- T’es un philosophe, toi, il a dit. Tu plaisantes pas avec la morale.

Je me suis bien gardé de lui répondre que ça dépendait de quel philosophe on parlait et de quelle morale, car je n’étais pas disposé à passer des heures à discuter éthique ou déontologie.

- On peut voir les choses comme ça. En attendant j’ai envie de me débarrasser de cette bagnole. Ça devient un poids, tu comprends... ?

- Ouais, c'est à cause de ça que j'ai tout largué. Le poids. Les gens passent leur vie à trimbaler des trucs qui les encombrent. Et après ils se plaignent d'être crevés.

J’ai fouillé dans ma poche et j’en ai sorti quelques beaux billets que je lui ai mis dans la main. De quoi entretenir sa passion pour la bière pour le mois en cours.

- Peut-être que ça va t’aider à prendre ta décision... C'est pas trop lourd à porter...

- Si tu me prends par les sentiments, il a dit en faisant disparaître les billets dans sa poche avec plus de dextérité qu’un foutu prestidigitateur.

J’ai posé le portable de Al sur le comptoir :

- Et je te donne ça en prime.

Je venais de m’apercevoir que j’avais oublié de m’en défaire et que des petits malins pourraient bien m’avoir pisté, mais ce ne devait pas être le cas sinon je les aurais déjà vus rappliquer. C’est l’avantage que la modernité n’a pas encore tout à fait atteint nos contrées, les portables passent mal. Il l’a pris dans sa main et a tripoté des touches. Le truc s’est mis à clignoter et à jeter des feux alentour comme un paquebot de croisière un soir de Noël.

- Joli joujou, il a dit. Mais qu’est-ce que je vais en faire... ?

- Tu peux toujours essayer de téléphoner, j’ai proposé.

- J’ai personne à qui téléphoner.

- Ça doit être plein de numéros là-dedans.

- C’est des gens que je connais pas.

- Tu feras connaissance.

- Ça me dit pas grand-chose. J’aime bien la solitude. Sartres a écrit que l’enfer c'est les autres. Je suis assez d’accord avec lui. Tu connais Sartres ?

- Ouais. C’est pas moi qui vais dire le contraire. Tant pis.

A regret je l’ai remis dans ma poche. Je ne pouvais pas le conserver. Aussi ai-je décidé de l’abandonner dans une poubelle. Le truc qui m’étonnait c’est qu’il n’avait pas sonné une seule fois tout le temps où je l’avais eu. Al ne devait pas avoir beaucoup d’amis. Bon. Tenant compte de ce que j’ai dit plus haut, c’était un peu normal après tout. Mais quand même, le mieux serait sans doute que je le détruise. Oui, c’est ce que j’allais faire dès que ce hippie serait parti avec la bagnole.

- Viens, j’ai dit, je vais te montrer.

Nous sommes sortis et je l’ai emmené là où je l’avais laissée. Il ne s’attendait pas à autant de luxe. Moi, à sa place, je me serais méfié, mais il faut croire que la route, le sommeil à la dure et les joints avaient entamé sa vigilance. J’aurais posé plein de questions et je crois que pour finir j’aurais décliné l’invitation. Mais c’était un vieux hippie drogué jusqu’aux yeux et il n’avait plus son entendement. Il ne manquait malgré tout pas d’aplomb. Et il n’avait pas peur de se faire défoncer le portrait. Peut-être aussi qu’il savait juger les hommes et que je ne lui apparaissais pas comme un type dangereux. Peut-être tout simplement qu’il n’avait pas cru un mot de mes mensonges, mais qu’il s’en foutait. Peut-être que lui non plus n’avait plus rien à perdre et qu’il s’en foutait de se trimballer dans une bagnole volée. Il y a tellement de si et de peut-être quand on n’a pas la réponse à une question.

- Dis-donc, il a fait, je comprends pourquoi ta poule est partie avec ce mec. Il doit être plein aux as. C’est un blanc... ?

- Ouais... sa bagnole lui manquera pas beaucoup.

Il s’est installé au volant, a jeté un œil ici et là puis il m’a dit t’as laissé les clefs sur le contact...

- J’espérais qu’on me la piquerait... c’est raté. On peut même plus compter sur les voleurs...

- Alors tu m’offrais une bagnole, tu savais même pas si elle serait encore là !

- Ouais, la vie c’est un coup de poker. T'as tiré les bonnes cartes.

J’ai ouvert le coffre négligemment.

- Tu fais quoi ? il a demandé... ?

- Rien... je regardais s’il y avait rien de compromettant.

- Comme quoi... ?

- Je sais pas, un cadavre. Peut-être que ce salopard avait tué quelqu’un et l’avait fourré dans son coffre avant que je lui pique sa bagnole.

- Résultat... ?

J’ai balancé le portable dans le coffre après l’avoir essuyé à mon T-shirt. C’était encore la meilleure solution.

- Pas de cadavre...

- Tu me rassures. Elle est chouette cette tire !

Finalement il était mieux assorti que moi à cette bagnole, elle lui allait bien. Je lui ai refilé les papiers. Ça l'a étonné que je les aie.

-  Quand je fais quelque chose je le fais bien, j'ai dit. Tiens. Et va le plus loin possible. Et surtout ne te retourne pas. »

Il a mis en marche. Il l’a écoutée tourner un moment, les yeux fermés, faisant rugir le moteur puis relâchant la pédale, puis il a pris le temps de se rouler un joint, Il a mis le CD de Johnny Cash que j’avais laissé dans le lecteur et écouté en boucle et il a dit : « putain, ça va rouler ! » Je ne sais pas ce qu’il entendait par-là. Lui non plus sans doute.

- Mais débarrasse-t-en assez vite quand même, j’ai ajouté. A l’heure qu’il est il a dû s’en apercevoir et aller porter plainte. »

- Et toi alors... ?, t'as porté plainte pour le vol de ta gonzesse... ? Il a fait en se marrant.

- Débarrasse t’en vite, j’ai répété.

Je ne suis pas sûr qu’il ait saisi l’intérêt de mes paroles tandis qu’il s’éloignait en direction d’où je venais. Je ne suis pas bien sûr, moi, d’en avoir mesuré toute la portée tandis que je les prononçais.

Allons, à présent je peux dormir.

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